Histoire

Une longue gestation

À l’origine de Cairn se trouvent les travaux d’un chercheur belge, Marc Minon, au sein du laboratoire de sciences de l’information et de la communication de l’Université de Liège, le LENTIC. Ayant identifié l’impact d’Internet sur le monde de l’édition scientifique et son formidable potentiel pour accroître l’audience des recherches en sciences humaines et sociales, Marc Minon conçoit le projet d’un portail de diffusion en texte intégral des principales revues francophones. Il reçoit le soutien de Georges Hoyos et François Gèze, respectivement directeurs des éditions De Boeck Université et La Découverte, et fait en 2002 la rencontre de Jean-Baptiste de Vathaire, cadre technique dans l’édition de SHS et spécialiste du livre électronique. Tous les quatre s’attachent dès lors à convaincre d’autres éditeurs francophones de participer à ce projet.

L’idée est en effet ambitieuse : mutualiser les offres concurrentes de nombreux éditeurs, couvrir l’ensemble des champs disciplinaires du domaine, investir fortement dans le traitement et l’enrichissement numérique des contenus, miser sur un accès ouvert et illimité tout en garantissant les revenus nécessaires à la pérennité des structures éditoriales, associer enfin le monde académique et les pouvoirs publics à la gouvernance de cette entreprise.

Après divers aléas, c’est seulement en mai 2005 que Cairn voit le jour, société anonyme de droit belge rassemblant à son tour de table quatre maisons d’édition (De Boeck Supérieur, La Découverte, Erès et Belin) et des structures d’investissement public belges liées à l’Université de Liège et à la communauté francophone de Belgique, rejointes en 2006 par la Bibliothèque nationale de France.

Développement et diversification

L’offre rencontre un succès immédiat auprès des publics concernés, et la plupart des bibliothèques universitaires francophones y souscrivent dès les premières années. Simultanément, les principaux éditeurs du secteur la rejoignent, et le nombre de revues diffusées progresse rapidement, passant de 60 fin 2005 à près de 400 fin 2013.

En 2010, de nouveaux types de publications font leur entrée sur le portail : ouvrages de recherche (collectifs, puis monographies), magazines et collections encyclopédiques de poche (les « Que sais-je ? » aux PUF, puis les « Repères » chez La Découverte). Le choix est fait de miser sur une interface homogène entre ces différents types de contenus, pour préserver une expérience utilisateur fluide. Le mode de commercialisation auprès des institutions clientes, principalement par souscription à des bouquets de publications, est également hérité de celui des revues.

Consolidation et internationalisation

Une version anglophone de Cairn.info voit le jour en 2014 : Cairn international propose plusieurs centaines d’articles traduits en texte intégral, et en présente plusieurs dizaines de milliers d’autres. Ces traductions sont gérées et éditées par Cairn, en partenariat avec des équipes de traducteurs spécialisés dans les disciplines concernées. Soutenue par le Centre national du livre, puis par le Centre français du droit de copie, cette initiative permet d’étendre considérablement l’audience de ces revues dans le monde anglophone, avec plus de 250 institutions clientes en Amérique et en Asie. Progressivement, la plupart des éditeurs partenaires de Cairn rejoignent ce dispositif, portant en six années le nombre de revues traduites de 80 à plus de 260.

Simultanément, l’offre de Cairn.info se renforce. Fin 2019, elle rassemble 500 revues, 10 000 ouvrages et 1 500 « Que sais-je ? » et « Repères ». Son usage s’étend de façon considérable (près de 250 millions de consultations en texte intégral en 2019).

Nouvelles offres, nouveaux services

En 2020, avec le départ en retraite de Marc Minon, remplacé à la direction de l’entreprise par Jean-Baptiste de Vathaire et Thomas Parisot, la gouvernance se réorganise, tout en préservant son caractère mutualiste : le groupe Madrigall vient remplacer au tour de table les investisseurs institutionnels belges ayant accompagné l’entreprise depuis sa création ; ce sont donc désormais cinq maisons et groupes éditoriaux, représentés à égalité de parts, qui veillent aux côtés de la BNF aux destinés du projet. En 2023, le siège social est transféré à Paris, et l’entreprise devient Cairn.info SAS, société à mission.

De nouvelles offres voient le jour : avec l’abonnement en ligne Cairn Pro, proposé aux professionnels du soin et de la santé mentale, apparaissent de nouveaux services et contenus destinés à améliorer la découvrabilité des publications : rencontres vidéo avec de grands auteurs contemporains, dossiers présentant des thématiques d’actualité, listes de lecture établies par des experts du domaine, etc.
Dans le même temps, l’entreprise développe son offre de services à destination des revues et éditeurs souhaitant optimiser leurs coûts techniques ; elle assure désormais la fabrication de plus de 80 revues papier, propose un service de gestion des abonnements et un outil de gestion des soumissions d’articles en ligne. 

En 2022 est lancé Cairn Mundo plural, portail hispanophone qui accueille, outre des traductions, un certain nombre de publications nativement espagnoles. La même année, Cairn.info étend son offre disciplinaire avec le portail Cairn Sciences, qui propose plus de 1 500 ouvrages et manuels de sciences et techniques, rejoints deux ans plus tard par des collections et revues de médecine.
 

Acquisition d'Isako

Avril 2024, Cairn.info prend une participation majoritaire dans le capital d'Isako, spécialiste de la structuration et de l’enrichissement de documents.

Nouvelle plateforme unique

L’ensemble de cette offre de contenus sera réuni en été 2024 au sein d’un même portail, multilingue et multidisciplinaire.